Les recherches sur la spoliation des biens juifs
Créée par le Gouvernement en 2001 en réaction à une proposition de loi éphémère du député Ben Fayot, la Commission spéciale pour l’étude des spoliations des biens juifs au Luxembourg pendant les années de guerre 1940-1945 soumit son rapport final en 2009. Bien qu’elle y souligna de n’avoir « pas constaté de discriminations dans les restitutions et indemnisations », la Commission rapporta toutefois l’existence d’environ « 200 ‘comptes dormants’ » qui se trouvaient toujours au sein des institutions financières luxembourgeoises. (p. 110) La Commission souleva en outre le problème des victimes juives qui n’avaient pas pu bénéficier d’un dédommagement après la libération puisque « le dédommagement était d’abord limité aux seuls Luxembourgeois.» Si l’atténuation prudente des critères d’admission au dédommagement et la conclusion de plusieurs traités de réciprocité avaient certes permis l’élargissement du cercle des bénéficiaires au-delà des seuls juifs luxembourgeois, la Commission dut constater avec regret que beaucoup de ressortissants étrangers et apatrides en avaient été néanmoins exclus.(p. 111) A part ces failles dans le processus du dédommagement, la Commission déplorait le fait « que la persécution raciale n’a pas été reconnue comme motif spécifique donnant droit à un dédommagement de la part du gouvernement luxembourgeois. » (p. 112) Pour remédier à ces erreurs, la Commission proposait au Gouvernement entre autres de créer une « Fondation de la Mémoire de la Shoah au Luxembourg » (pp. 112-113).