Histoire
La genèse de la Fondation luxembourgeoise pour la Mémoire de la Shoah est une suite des travaux de la Commission spéciale pour l’étude des spoliations des biens juifs au Luxembourg pendant les années de guerre 1940-1945.
Dans son rapport final publié en 2009, cette Commission avait fait un certain nombre de recommandations au Gouvernement. Elle lui avait proposé entre autres de construire « un monument national de la Shoah » dans la capitale et de créer une « Fondation de la Mémoire de la Shoah au Luxembourg » (pp. 112-113).
En 2015, la publication du rapport Artuso confirma la nécessité de ces mesures. Par la suite, le Gouvernement luxembourgeois intensifia son dialogue avec les représentants de la communauté juive luxembourgeoise.
Le 17 juin 2018, le monument de Shelomo Selinger à la mémoire des victimes juives fut inauguré au lieu symbolique de la première synagogue à Luxembourg-ville. Quelques jours plus tôt, l’Etat du Grand-Duché de Luxembourg et le Consistoire Israélite de Luxembourg avaient procédé ensemble à la constitution de la Fondation luxembourgeoise pour la Mémoire de la Shoah.

Régie par la loi modifiée du 21 avril 1928 sur les associations et les fondations sans but lucratif, la Fondation a son siège dans le bâtiment hautement symbolique de la Villa Pauly à Luxembourg.

Entre août 1940 et septembre 1944, la Villa Pauly était le siège du Einsatzkommando der Sicherheitspolizei und des Sicherheitsdienstes, un des majeurs acteurs de la Shoah au Luxembourg. De concert avec les instances du Reichssicherheitshauptamt à Berlin, il y organisait les expulsions massives vers l’occident et, à partir d’octobre 1941, les déportations de la population juive du Luxembourg vers les camps et ghettos en Europe centrale et orientale.

Missions
La Fondation s’est donné pour objectif principal de « perpétuer la mémoire de la Shoah à travers notamment le rappel des personnes disparues et la mise en valeur des lieux de mémoire. » Elle combat toute forme de négationnisme et de révisionnisme et s’engage à « sensibiliser le public en général et la jeunesse en particulier » à la Shoah et à la persécution des juifs au Luxembourg. Un autre objectif de la Fondation consiste à lutter contre la xénophobie et le racisme et ceci entre autres avec le but de « prévenir des crimes contre l’Humanité ».
Pour atteindre ces objectifs, la Fondation peut promouvoir des initiatives pédagogiques pour l’enseignement de la Shoah, promouvoir les travaux de recherche sur la Shoah au Luxembourg, organiser des conférences et assister toute personne intéressée dans ses recherches d’informations sur l’histoire de la Shoah au Luxembourg.
La Fondation peut en outre initier « des programmes d’action propres », assister à « l’élaboration de projets pédagogiques » et « octroyer des soutiens financiers, prix, récompenses et autres subsides » à toute organisation, groupement et individu pour des activités spécifiques dans le domaine.
La Fondation finance ces subsides par les revenus de ses capitaux. Pour alimenter ces capitaux, elle est habilitée à accepter des libéralités et des dons.