Définition
L’antisémitisme peut être défini comme un préjugé contre les Juifs. Souvent transformé en haine contre les Juifs, il s’agit d’un phénomène très ancien qui a existé et existe sous de nombreuses formes. Malgré de nombreuses formes de violence à l’égard des juifs durant l’histoire, culminant dans des massacres (croisades, pogroms…), il a connu un des plus terribles chapitres au 20e siècle avec l’idéologie raciste des Nazis et l’extermination programmée et exécutée durant la Shoah (ou l’holocauste).
L’antisémitisme n’a cependant pas disparu avec la capitulation de l’Allemagne nazie et la libération des camps d’extermination à la fin de la seconde guerre mondiale. Aussi, le négationnisme ou le révisionnisme consistant à nier ou à relativiser la Shoah sont des phénomènes particulièrement pernicieux participant de l’antisémitisme.
Une définition du négationnisme et une chronologie des actes négationnistes depuis 1945 ont été publiés dans l’Enyclopédie multimédiale de la Shoah du United States Holocaust Memorial Museum (USHMM) :
https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/holocaust-denial-key-dates
Lire l’article suivant sur la genèse du négationnisme, paru dans l’Enyclopédie multimédiale de la Shoah du USHMM:
Après la fin de l’affrontement entre les blocs démocratique à l’Ouest et communiste à l’Est de l’Europe durant la guerre froide, la démocratisation des anciens Etats membres du Pacte de Varsovie et l’ouverture de nombreuses archives en Europe orientale ont été à l’origine d’une prise de conscience au niveau international, qui a préparé le terrain à une intensification des efforts de recherche, de transmission de savoir et de lutte contre l’antisémitisme.
Le 28 janvier 2000, dans le cadre du 3e Forum international de Stockholm sur la Shoah, les représentants de nombreux Etats ont signé une déclaration dans laquelle ils soulignaient leur volonté de « soutenir la vérité terrible de l’Holocauste contre ceux qui en nient la réalité. »
Voir le texte de la déclaration :
https://www.holocaustremembrance.com/fr/about-us/stockholm-declaration
Dans la suite de cette déclaration, l’Alliance internationale pour la Mémoire de l’Holocauste (IHRA) a été créée. Réunissant de nombreux gouvernements et d’experts en matière de la Shoah, l’IHRA soutient entre autres le combat contre l’antisémitisme.
Selon la définition de travail non contraignante de l’IHRA, établie le 26 mai 2016 par ses 31 Etats membres et soutenue par la Fondation luxembourgeoise pour la Mémoire de la Shoah, le terme « antisémitisme » peut être défini comme suit :
« L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non e/ou leurs biens, des institutions communautaires et de lieux de culte. »
En janvier 2020, le Conseil de Gouvernement a « fait la sienne la définition de travail de l’antisémitisme » de l’IHRA et a décidé « l’élaboration d’un plan national de lutte contre l’antisémitisme », ceci dans la suite de la motion (des députés) Mosar – Di Bartolomeo, votée le 10 juillet 2019 par une très large majorité de la Chambre des Députés.
Lire le texte de la motion :
La Fondation veut mettre en garde contre toute tentative de nier l’existence de la Shoah ou de la minimiser, par exemple, par des affirmations qui suggèrent que le nombre des victimes aurait été largement inférieur aux 6 millions de personnes juives réellement tuées entre 1939 et 1945.
La Fondation condamne toute tentative de minimiser la responsabilité des décideurs Nazis ou de remise en cause du caractère unique de la Shoah.
La Fondation rappelle que selon l’article 457-3 du Code pénal luxembourgeois, toute contestation, minimisation, justification ou négation d’«un ou de plusieurs de plusieurs génocides » constitue un délit dont l’auteur peut être puni par la loi.
Par ailleurs, le code pénal punit encore les actes de discrimination raciale, incluant ainsi l’antisémitisme sous toutes ses formes.